LA CHAÎNE

Elle est là, mais dans notre tête, dans notre for intérieur. Nos comportements par rapport à notre culture le prouvent. Tous les autres peuples, sont fiers de leurs croyances et de leurs langues qu’ils innovent, défendent et dont ils font la promotion. Et ceci partout où leurs ressortissants se trouvent. Nous, Noirs le faisons-nous ? Ces peuples savent que le développement de chaque peuple s’articule sur sa culture. Le savons-nous ?

Lourde, elle entrave notre faculté de réflexion et de questionnement. Ainsi, n’ayant pas l’estime de nous-mêmes, nous sommes fiers d’être musulmans ou chrétiens; francophones ou anglophones ou lusophones ou arabophones. Pourtant, ces croyances et ces langues que nous chérissons nous ont été imposées sous la férule des coups de fouets pendant les traites négrières, l’esclavage et la colonisation afin d’annihiler lentement mais sûrement notre manière de penser, de sentir et surtout d’agir. Nous sommes sans mémoire partant, des esclaves. Aliénés, même sur le continent noir nous préférons assurer l’éducation de nos peuples dans les langues des peuples qui nous ont faits esclaves et colonisés. Nous ne sommes pas crédibles dans nos actes. Le fait d’avoir étudié dans de grandes écoles n’enlève rien à notre incapacité de mettre au point des modèles de développement appropriés à nos besoins. Nous sommes voués au mimétisme, à la routine et sommes absents sur tous les échiquiers mondiaux: économique, politique, religieux et militaire. Sans vision d’avenir nous gérons uniquement le présent. Nous sommes sans défense et nous vivons grâce à la condescendance des autres peuples que nous amusons à perdre haleine.

Pesante, elle développe notre aptitude à la sujétion, à la mendicité et aux dépendances à tel enseigne que le Noir est devenu synonyme de pauvreté. Les notions de la honte et de l’honneur nous font défaut.

Nous sommes des humains. Mais pour avoir une place dans le concert des peuples respectés, nous devons nous débarrasser de notre cécité mentale qui est l’handicap pour notre développement. Car, nos problèmes ne sont pas d’ordre physique, ils sont d’ordre psychique.